La joie d’être étranger

Dès que j’était petit, je rêvais de voyager à l’étranger. En fait, quand j’avais cinq ou six ans, mes parents m’ont enregistré en parlant de ce que je voudrais faire quand je sera grand et j’ai dit avec confiance que j’aimerais voir et vivre dans les pays différents, ce que je n’ai jamais oublié.

C’est pour ça que j’aime toujours apprendre les langues étrangères. A l’école, mon cours préféré était l’anglais et j’ai lu beaucoup de littérature étrangère et vu beaucoup de films. Plus je connaissais des cultures différentes, plus je les trouvais intéressantes, et plus je rêvais de les voir moi-même. Cela ne veut pas dire que ma vie en Chine ne me plaisait pas; c’est juste que je voulais une nouvelle expérience. Enfin, beaucoup d’expériences.

Finalement, quand j’avais 22 ans, j’ai déménagé aux Etats-Unis. Malgré tous les préparatifs, je ne m’attendais pas encore au choc culturel. Au début, c’étais la langue. Bien que je ne sois pas mauvais en l’anglais à l’école, j’avais beaucoup de mal à comprendre les gens ici et à me faire comprendre. Par exemple, dans ma premier entreprise, nous sortions régulièrement ensemble après le travail. C’est en effet une bonne occasion pour se connaître et se faire des amis. Mais pas pour moi parce que je ne pouvais pas comprendre ce qui se passait pendant la moitié du temps. Même si en discutant j’avais quelque chose à partager, il me fallait quelques minutes pour former les phrases et vérifier la grammaire. Quand j’étais enfin prêt, le sujet avait changé. Dans ces moments-là, j’étais très découragé et je me sentais comme un “outsider”.

Donc, j’ai décidé de faire un effort et j’ai commencé par la langue. Ma méthode préféré, c’est de me parler. (Oui, c’est un peu bizarre …) En particulier, j’imaginais une situation ou un sujet, sur lequel j’essayais de faire un discours. Cela a marché très bien en fait et mes “discours préparés” m’ont beaucoup aidé. Mais il ne suffit pas de parler la langue couramment. Il faut aussi avoir quelque chose d’intéressant à partager. Donc, en même temps, je faisais un effort pour rester au courant de l’actualité et pour élargir mes intérêts et connaissances. En faisant ainsi, je n’ai pas seulement trouvé énormément de choses à partager mais j’ai aussi beaucoup appris et découvert ma passion pour la science du comportement et l’intelligent artificielle, qui est ensuite devenue l’objectif de mon travail. Enfin, si je n’étais jamais parti pour chercher un nouvelle expérience, je ne serais peut-être jamais sorti de ma zone de confort et sans un défi pareil, je manquerais toujours de confiance en moi.

En plus, malgré leur problèmes, les Etats-Unis ne sont pas mal pour les immigrants. C’est vrai qu’avec les préjugés et le sentiment que les immigrants voleraient le travail des citoyens, il y a de plus en plus d’hostilité envers les immigrants, mais heureusement, dans la plupart des régions comme San Francisco, ma ville actuelle, la diversité est toujours appréciée et célébrée. En fait, c’est cette ouverture d’esprit qui m’a convaincu de venir au début. A mon avis, quant à l’immigration et l’intégration, le multiculturalisme est un meilleur modèle et une meilleure approche que l’assimilation parce qu’il est simplement impossible et déraisonnable de demander à tous les immigrés d’abandonner leur culture, leurs traditions et leur religions pour adopter toutes celles du pays d’accueil. En plus, je crois que c’est seulement dans cet environnement-là que les gens seront motivés pour apprendre une nouvelle culture et pour s’intégrer à la société. Moi, je suis content d’habiter ici en tant qu’étranger parce que j’ai plein de choses à apprendre tous les jours mais en même temps je n’ai pas peur de montrer et partager mes différences. Dans les premiers jours de mon immigration, face à tous les défis, je souhaitais d’être né ici à la case départ, mais maintenant au contraire, je me sens chanceux de venir d’une culture très différente et à la fois de me sentir chez moi. C’est la magie du multiculturalisme et c’est la joie d’être étranger.